Premier émetteur de CO2 avant les transports, le secteur du logement est aujourd’hui au centre de la réflexion sur le développement durable en France. Et si le béton reste le matériau traditionnellement utilisé pour la construction, il pourrait vite se voir supplanter…
Combinant performances énergétiques et qualités environnementales, la construction en bois est en effet de plus en plus en vogue chez les particuliers comme les collectivités. Et la nouvelle réglementation thermique à venir devrait encore booster le marché.
Un matériau de construction aux avantages multiples
Le bois est un matériau connu pour être un excellent isolant thermique comme phonique, isolant jusqu’à 6 fois plus que la brique, 12 fois plus que le béton et 350 fois plus que l’acier.
Ce matériau renouvelable à la durée de vie exceptionnelle (certains avancent jusqu’à 100 ans !) permet également de penser la construction différemment. Les éléments préfabriqués en usine offrent des chantiers moins longs, plus propres et nécessitant moins de main d’œuvre sur site. Sa modularité offre de multiples possibilités d’agrandissement ou d’aménagement intérieur en adéquation avec l’évolution des besoins de ses habitants. En outre, les ouvrages en fin de vie pourraient aisément être démontés pour être réutilisés ou recyclés, mettant fin aux longs travaux de démolition générant d’importants déchets.
Quand la construction en bois prend de la hauteur
Si le bois était jusqu’ici réservé à des constructions basses de 3 étages maximum, les progrès techniques réalisés ces dernières années permettent aujourd’hui des constructions en bois toujours plus hautes et résistantes. En 2018, 13 nouveaux immeubles de logements en bois de 10 à 15 étages verront ainsi le jour un peu partout en France.
La ville de Bordeaux a déjà fait parler d’elle avec sa décision de construire deux tours, Hyperion et Silva, mêlant habitations et bureaux. Dessinées par l’architecte Jean-Paul Viguier, ces deux immeubles seront constitués à 80 % de bois, issu en partie des Landes toutes proches.
À Paris, ce sont là aussi deux tours, culminant à 50 m de haut pour 17 étages, qui sortiront de terre d’ici 2021. Ces tours, résultat d’un concours lancé à l’occasion du Congrès international dédié à la construction bois de grande hauteur à Bordeaux, offriront une esthétique totalement innovante dans le paysage parisien.
Des exemples qui devraient faire des émules dans les mois et années à venir, soutenus par une réglementation toujours plus engagée sur la voie de l’architecture écologique.
Vers une réglementation favorable à la construction bois
La loi sur le développement durable prévoit une nouvelle réglementation thermique en 2020 pour la construction de bâtiments neufs. Dans ce cadre, un nouveau label énergie positive et réduction carbone (E+C-) est déjà testé depuis 2016 et tient compte non seulement des performances énergétiques des constructions mais également de leur empreinte carbone tout au long de leur cycle.
Cette réglementation s’accompagne d’un Plan Construction Bois signé en septembre 2017 par le gouvernement. Le but affiché est de démocratiser l’usage du bois dans la construction de logements et de généraliser les BEPOS ou bâtiments à énergie positive, générant plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Ce nouveau cadre réglementaire booste déjà le marché. Pour preuve, le 1er label Bâtiment Bas Carbone (BBCA) qui mesure l’empreinte carbone des bâtiments tout au long de leur cycle de vie vient de voir le jour.
Dans ce contexte, le bois, avec ses performances écologiques comme énergétiques, a donc tous les atouts pour devenir un matériau incontournable, transformant durablement nos paysages urbains comme nos modes de vie.